L'histoire fabuleuse d’Henry et Marie Clews

Amoureux éternels


L'histoire de ce château est étroitement liée à un couple d'Américains, artistes, Henry et Marie Clews, qui se portèrent acquéreurs du château en 1919. Lui, héritier d’une famille de banquiers américains mais plus inspiré par les arts en général et la sculpture en particulier que par les coffres forts, Elle, architecte.

A partir des vestiges authentiques, ils en firent un château néo-médiéval entouré d'un parc, peuplé de créatures étranges, sculptées dans la pierre rouge de l'Estérel par Henry Clews lui-même, qui était sculpteur.

Ce château nous plonge dans un monde fantastique, un royaume imaginaire, un décor de contes de fées.



Henry Clews (1876 - 1937)

Henry Clews Jr. naquit en 1876 à New York, fils d'Henry Clews Sr., immigrant anglais ayant bâti un empire à Wall Street, et de Lucy Madison Worthington, descendante du président américain James Madison. Destiné à de grandes études puis à s'investir dans les affaires familiales, Henry Clews montra très tôt un caractère rebelle, excentrique et un penchant pour les arts et la littérature. Il hérita cette passion de son grand-père James Clews, potier renommé dans le Staffordshire. Henry et sa soeur Elsie, s'écartant tous deux de la voie tracée par leurs parents, s'éloignèrent de la vie sociale américaine.

Après avoir divorcé de Louise Gebhardt, il se rendit pour des vacances dans la station balnéaire de Newport Rhodes Island, très en vogue à cette époque. Lors d'une exposition canine, il y fit la connaissance de la belle et mondaine Elsie Whelen Goelet, en qui il reconnut immédiatement son alter ego féminin. Elle allait devenir Marie Clews, collaboratrice et inspiratrice d'Henry jusqu'à la fin de sa vie. Ils se marièrent en 1914 et partirent vivre à Paris. Encouragé par sa femme, Henry Clews vit son énergie créatrice décupler. Henry, Marie et leur jeune fils Mancha firent l'acquisition du Château en 1918.

La Napoule fut pour Henry une source d'inspiration permanente et lui apporta l'isolement nécessaire à l'épanouissement de son art. Son style changea radicalement, s'imprégnant d'influences précolombienne et extrême-orientale. Il donna vie à tout un bestiaire de petits monstres et animaux imaginaires qui vinrent peupler la forteresse napouloise. Au cours de sa vie, Henry Clews Jr. publia deux livres et créa plusieurs centaines de sculptures en marbre, en bois et en bronze, dont la plupart sont présentées au Château de La Napoule où elles furent créées.
Source: Madame Nélie Mercier - Château de la Napoule




Marie Clews (1880-1959)

Mrs Marie Clews, qui ne s'appelait pas Marie en vrai, mais Elsie Whelen, dite Marie Clews.
Regardez cette fille comme elle était jolie.







Plus romantique que ça... Tu meurs !

Extrait de PRESENTATION DES MEMOIRES DE MARIE CLEWS ☞ ICI

Un coup de foudre

Ensemble, ils créèrent leur monde imaginaire

Dès son installation à la Napoule en 1918, Marie se passionne pour la reconstruction du château dont elle conçoit les plans jusqu'à la direction des maçons et des tailleurs de pierres. On ne peut imaginer un changement de vie plus radical. Marie devint pour Henri Clews un véritable soutien, une inspiratrice et une partenaire de travail. Ensemble, ils créèrent leur monde imaginaire.

Au fil des ans, Marie Clews a aménagé et agrandi le bâtiment, le parc, mêlant les œuvres de son artiste de mari à leurs achats d’antiquités selon des choix plutôt hétéroclites tels qu'un style néo-médiéval.

« Once Upon A Time », "il était une fois"....
C'est le nom qu'ils donnèrent au château.
Sur la porte, leurs initiales.



Leurs âmes se retrouveraient 100 ans après leur mort

C'est la promesse mutuelle que s'étaient faite Henry Clews et Marie Clews.

Le couple a transformé cette forteresse en ruines à l’image de son amour inconditionnel
Dans la tour du château ils avaient conçu leur chambre funéraire à l’entre-sol et une pièce condamnée au dernier étage.
Leurs sépultures reposent encore dans une tour.


Ici, tout a été pensé et réalisé sur le modèle d'une église. Le couple a aussi voulu créer une ambiance médiévale avec cette table, une meule scellée. Henry Clews aime s'enfermer dans son atelier, où rien n'a bougé depuis les années 1930, pas même sa veste, encore posée sur une chaise. L'Américain, épris de culture française, s'inspire aussi d'Auguste Rodin et de Camille Claudel. Il laisse des centaines d'œuvres aux styles très différents.

À l'écart du château, le couple fusionnel va avoir une drôle d'idée : faire construire une tour pour abriter leurs sépultures. Pour que leurs âmes se rejoignent, le couple a imaginé au sommet de la tour une pièce mystérieuse, sans aucun accès, sans porte ni escaliers. Un véritable conte de fées avec vue sur la mer pour l'éternité.


Henry et Marie Clews se sont promis de se retrouver cent ans après la mort de celui des deux qui partirait le dernier. Pour que cela se réalise, leurs tombeaux sont ouverts, les cercueils en très bon état, comme s’ils se préparaient à laisser s’envoler leurs âmes vers cette chambre du dernier étage où personne ne pourra venir les séparer. Henry est décédé en 1937, Mary est partie en 1959, qui sait si leur vœu se réalisera un jour de 2059….