Les chapelles des Pénitents

Vous avez vu, à Sospel, il y a plusieurs chapelles dites "des pénitents", pénitents blancs, pénitents noirs, pénitents gris, pénitents rouges...

Les Pénitents Blancs (ou rouges, gris, bleus... selon les villes) sont un type de confrérie laïque consacrée fondé au Moyen-Age dans les villes du Sud de la France. Ils s'occupaient des malades, des esclaves, des prisonniers...

Les Pénitents, sont des catholiques, principalement des laïcs (qui ne sont ni des prêtre, ni des moniales ou des moines, ni des religieux ou des religieuses) qui ont choisi de vivre leur foi au travers de règles spécifiques.

Ils se sont organisés en confréries d’hommes, de femmes ou mixtes et leur engagement est réversible. Contrairement à un ordre, chaque groupe est indépendant sous l’autorité de l’Évêque du lieu.

Je me suis bien décidée à en savoir plus.
Qu'est-ce que c'est que ces confréries de pénitents ! Voici la définition officielle.


Les confréries de pénitents

Une confrérie de pénitents (ou archiconfrérie de pénitents) est une association, sans but lucratif, relevant cumulativement du droit associatif (en France loi de 1901) et du droit canon, qui rassemble des chrétiens catholiques, des hommes et des femmes, dans le but de pratiquer publiquement le culte catholique, en portant une tenue spécifique, et de pratique également, mais cette fois dans la discrétion, des actes de charité. Les confréries sont placées sous la vigilance de l’évêque du diocèse Les confréries sont placées sous la vigilance de l’évêque du diocèse dans lequel elles ont leur siège, et qui autorise leur création.

En Provence, comme dans le sud de l’Europe et de la France, les confréries sont nombreuses, variées et elles ont une longue histoire. Les mouvements commencent au 12 ème siècle et connaissent une extension particulière lors des grandes épidémies et après le concile de Trente (1545–1563).

Longtemps presque exclusivement masculin, le mouvement s’est de plus en plus étendu aux femmes.



L'origine des confréries de pénitents

Les sources diffèrent concernant l'origine des Pénitents. Si pour les uns ils apparurent à la charnière des 12 ème et 13 ème siècles, pour les autres ils ne se constituèrent que dans les années 1400, voire sont issus du Saint Concile de Trente.



Des formes d'associations, les "sodalités", existaient déjà dans la Rome antique.

Dès le haut Moyen-Age, aux 8 ème et 9 ème siècles, des communautés de prière se formèrent parmi les habitants qui vivaient autour des monastères afin de prier pour les défunts.

Au 10 ème siècle, les réformes des règles des différents ordres religieux cherchèrent à renforcer la clôture des moines, modifiant leurs rapports avec le monde qui les entourait.

Puis, à partir du 11 ème siècle siècle, la Réforme Grégorienne établit une sépararation plus stricte entre les clercs et les laïques. L'ensemble de ces changements visait à renforcer la vie de prière des religieux et à faire cesser de nombreux abus. Mais certains laïques, qui vivaient dans une grande proximité spirituelle avec des religieux, eurent du mal à trouver leur place dans ces nouvelles règles et l'apparition des Convers, ou frères lais, ne répondit pas à leurs demandes. C'est ainsi que se développèrent au 11 ème siècle de nouveaux types de confréries de prières composées de laïques.

L'Ordre des Prémontrés, plus engagés dans l’action pastorale, contribua à fortement diffuser se type de communautés que l’on désigne sous le nom de Confrérie d’intercession.

Puis, avec l’approfondissement de la notion de purgatoire, les Confréries des âmes du purgatoire et de la Bonne Mort se multiplièrent et firent dire des messes qui suivaient immédiatement le décès en plus des messes anniversaire. Chacun espérait que ses frères prieraient pour le Salut de son âme.

Ces liens confraternels paraissaient souvent plus sûrs que ceux de leur famille. En fait, avec le retour d’une certaine prospérité au 12 ème siècle, le mouvement confraternel investit tous les domaines de l’activité humaine. Ainsi vit-on se multiplier les confréries de pèlerins, votives, mais aussi de justice, de métiers, de maintien de la paix, en vue d’organiser des fêtes votives, certaines organisaient même le transport des marchandises sur de longues distances et les assuraient contre le vol ou les aléas climatiques.

Source ☞ http://penitents.fr/Confreriesmedievales.htm#I


Dans l’occident médiéval, les Confréries se multiplièrent sous la forme de confréries hospitalières, funéraires, luminaires (pour l’éclairage des églises), de pèlerinage, de métiers (pour en organiser la vie religieuse) ou de bassin, notamment dans le sud-ouest (le bassin servait à quêter pour une œuvre de bienfaisance).

Il existait aussi des groupements plus spécifiques tels que les fraternités cléricales, des Kalendæ carolingiennes aux confréries sacerdotales (regroupant le bas clergé) voire capitulaires (comprenant parfois aussi des laïcs), ou des associations professionnelles comme les corporations ou les guildes qui finirent par réglementer l’exercice de différents métiers. Afin d’aider leurs adhérents les plus pauvres en cas de maladie, certaines se dotèrent d’une caisse de secours mutuel.

Source ☞ http://penitents.fr/Confreriesmedievales.htm#I



Et les couleurs alors ?

La couleur des robes, appelées chemise, froc ou sac, varie selon les confréries.
Les couleurs sont le blanc, le gris, le noir, le rouge, le bleu, le vert, le mauve.

Le choix des couleurs peut dépendre de l’ordre d’arrivée des confréries dans le secteur.
En général la première confrérie qui se crée dans une ville prend la couleur blanche, par imitation de la tenue du clergé et rattachement au symbole de la pureté.

Lorsqu’il se crée une seconde confrérie elle est généralement noire, afin de bien les distinguer, s’opposer à la précédente. Il n’y a pas d’ordre pour les couleurs suivantes.

Les couleurs peuvent prendre un sens symbolique.
- Rouge est associé au sang du Christ, à la Passion
- Gris évoque les cendres
- Bleu lié à la Vierge Marie
- Mauve naît de la scission des bleus

Très rapidement l’habitude va se prendre de nommer les membres de la confrérie par le nom de la couleur de leur tenue, on parlera alors des "pénitents blancs", des "pénitents noirs" et même des "blancs" ou des "noirs", tout simplement.

En savoir + ☞ Wikipedia




Les attributs des Pénitents

La tenue : robes, chemises, frocs ou sacs.

La corde en guise de ceinture.
Elle symbolise la pauvreté / l’obéissance aux commandements de Dieu / l’appartenance à la confrérie dirigée par un prieur élu par assemblée générale annuelle.

La cagoule
Expression d’un désir d’anonymat
Masquer à l’extérieur les hiérarchies sociales qui ne prévalent pas en interne (un seigneur peut dépendre de son valet)
Manifester de la modestie.
Offrir des protections d’hygiène dans le contact avec les malades et les morts.

Les femmes portent plutôt la mantille que la cagoule.



Place Sainte-Croix

La chapelle Sainte Croix ou Chapelle des Pénitents Blancs

Lundi 25/08/2014

Au bout de la rue de la République on arrive à la place Sainte-Croix et à la Chapelle des Pénitents-Blancs (11 ème / 16 ème siècles), dédiée à la Sainte-Croix. Elle est classée.

Les couleurs de la façade, jaune et bleu, rappellent l'importance de l'influence italienne (région ligure).
Elle a été rénovée aux couleurs traditionnelles de la Ligurie, ses murs sont peints en bleu, couleur de la liturgie.




Cette chapelle a été construite au 16 ème siècle, bâtie sur l'emplacement d'une église romane du 11 ème siècle dédiée à Saint-Nicolas dont seule subsiste l'abside (11e siècle). Elle dépendait des moines de Saint-Pons jusqu'au 14 ème siècle. Puis, elle a appartenu aux Confréries de la Sainte-Croix, et de Sainte Catherine d'Alexandrie, puis aux Pénitents-blancs.

La confrérie des Pénitents-blancs de Sospel a été fondée en 1398, probablement sur le modèle de la confrérie de Saint-Antoine créée à Gênes le 20 mars 1306, qui a servi de modèle aux premières confréries fondées en Ligurie et en Provence.

La confrérie des Pénitents blancs possédait en 1398 une chapelle où brûlait une permanence une lampe, symbole du feu sacré. Au 15 ème, la confrérie fusionna avec une autre, féminine, dédiée à Sainte-Catherine d'Alexandrie. Avec cette confrérie, et celles des Pénitents gris, noirs, rouges et bleus, il avait 5 confréries de pénitents à Sospel, ville d'évêché.

Elle abrite toujours la confrérie des pénitents blancs dont on peut admirer, à l'intérieur, le mobilier de procession ancien.

Le clocher, est couvert de tuiles multicolores vernissées, et date de la fin du 18 ème siècle.
Sa forme est atypique car triangulaire, il paraît bouger parfois même tomber selon l'endroit d'où on l'observe.




A l'intérieur, un retable, des tableaux divers qui retracent l'histoire, des peintures murales, des motifs floraux et mises en scène propres au baroque, des lanternes de diverses formes et de tailles jadis portées en processions... un fanal et un bâton de régulateur (17e/18e), un ostensoir (18e), ainsi qu'un Christ mort en bois et stuc (17e).

Elle abrite une ancienne croix de procession du 16 ème siècle, objet de dévotion durant des siècles.

L'abside du chevet est le seul vestige de la chapelle du 11 ème siècle.




La chapelle est devenue un petit musée religieux des anciennes confréries de Sospel.
La chapelle des Pénitents-Blancs était... fermée !




Et ça, je ne le savais pas : la chapelle est ouverte à la demande selon les disponiblités des agents d'accueil de l'Office de Tourisme, pendant les visites guidées ou lors des messes traditionnelles :

- Le 3 mai : les Pénitents depuis leur création se sont engagés à donner une messe chaque année à cette date.
- Le 14 septembre à l'occasion de la Fête de la Sainte Croix.
- Le 25 novembre pour la Sainte Catherine, patronne des Pénitents Blancs.
- La procession du Vendredi Saint est traditionnellement organisée et assurée par les Pénitents.

En savoir + ☞ Wikipedia / Chapelle Sainte Croix de Sospel


Place Saint-François

La Chapelle Saint-Eloi des Pénitents-Noirs

L'église Saint-François est issue du couvent des Franciscains (16 ème siècle), elle faisait partie d’un hôpital.
Elle existe toujours. C'est l'ancienne Chapelle des Pénitents-Noirs.

La confrérie des Pénitents Noirs de Sospel fut fondée vers 1590, leur chapelle se trouvait près de l'hospice.
Ils assistaient les condamnés à morts et fournissaient du blé aux nécéssiteux au 18 ème siècle.
Ils sont encore présents vers 1910/11.




Le petit clocher latéral carré est couvert d'un curieux toit de tuiles colorées et vernissées, quelque peu étonnant dans les Alpes-maritimes.



Place Saint-Michel

Sur la Place Saint-Michel, près de la cathédrale, se trouvent deux chapelles, des Pénitents-Rouges (sur la droite de la photo) et Gris (sur la gauche de la photo).




Chapelle des Pénitents-Gris

A gauche se trouve la chapelle de l'Immaculée-Conception, ancienne chapelle des Pénitents gris, qui est ouverte.

La Chapelle des Pénitents gris date de la 2 ème moitié du 16 ème siècle et de la première moitié du 18 ème.

La chapelle a été construite en 1619 par la confrérie des Stigmates et de la Conception de la Vierge, ou des Pénitents gris. Les statuts de la confrérie ont été approuvés en 1619 et ils construisirent alors leur chapelle face à celle des Pénitents Rouges, sur la place Saint-Michel. La chapelle a une belle façade en trompe-l'oeil. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 17 avril 1952.
La chapelle a été désaffectée en 1911, et elle sert de salle d'exposition et de salle de cinéma.

Cette petite chapelle, elle, était ouverte.




Chapelle des Pénitents-Rouges

La chapelle date du 12 ème sècle. Elle possédant 7 chapiteaux sculptés datant du 12 ème siècle.
La chapelle elle-même a été construite au 16 ème siècle, et accollée à la cathédrale.
Elle a été réhabilitée en salle multimédia. La Chapelle des Pénitents-Rouges, c'est aujourd'hui... le Cinéma du village.
Tous les vendredis soirs une séance de cinéma est proposé à 20 h 30 dans la salle multimédia.




En savoir + ☞ http://lafrancedesclochers